Aujourd’hui, 4 janvier 2019, c’est jour
de chasse autour du domaine !
La chasse aux sangliers…
Ce n’est pas vraiment un fait marquant
qui justifie de reprendre la plume, mais c’est celui qui m’interpelle suite à
une discussion que je viens d’avoir ce matin avec une charmante cliente arrivée
de chine hier soir et qui venait prendre son petit déjeuner. Evidemment le
dialogue, bien qu’en français, s’est limité à dire que cette chasse n’était pas
dangereuse pour les hommes, sauf sur la route où les animaux peuvent surgir subitement
de la forêt et endommager les voitures. (Ne
jamais dramatiser pour ne pas engendrer de la peur).
Mon explication ne lui a pas fermé
l’appétit… me voilà rassuré.
C’est pour moi toujours impressionnant de
parler avec ces gens qui traversent la planète entière pour venir atterrir ici…
au domaine. Faire un si long voyage, si compliqué, si éprouvant et si couteux
pour choisir de faire une halte en ce lieu qui se situe par chance au centre
des attractions du moment tel que Paris, Versailles, la Tour Eiffel, et tant
d’autres belles choses encore… Les Gilets Jaunes peut-être !
La famille d’aujourd’hui venait de
Shanghai. Pourquoi ont-ils choisi le domaine de Frévent plutôt qu’un autre
? Ce n’est pas grâce à moi, à mon épouse ou à notre contribution sur l’activité
puisqu’ils ne nous connaissent pas. Cela tient uniquement à la visibilité des
pages internet qui défilent sur leurs écrans. Une position géographique,
quelques belles photos, un prix qui convient et les jeux sont faits.
Ne pas négliger malgré tout, des avis
positifs qui ne seront pas lus mais compteront pour la note globale et très peu
d’avis négatifs qui retiendront l’attention de beaucoup, le tout suivi d’un
mode de paiement en un clic !
Soyons lucide, en 2018 la fréquentation
au domaine a été bonne mais essentiellement due à l’attraction de notre pays
vis-à-vis de l’étranger et des français eux-mêmes qui éprouvent le besoin de
visiter leur patrimoine. Je n’y suis pour rien, alors Hervé… il n’y a vraiment pas de quoi pavoiser.
Les webmasters ont un bel avenir devant
eux, quant à moi qui n’ai pas fait encore appel à ces professionnels (sauf pour quelques conseils), j’ai de
quoi me faire des nœuds au cerveau, seul devant mon ordinateur.
Et c’est dans ce contexte que j’ai dernièrement
remodelé le site internet qui s’appelle à présent : domaine-de-frevent.com !
Rien de nouveau en apparence ni de très original, mais en reprenant l’essentiel
du précédent, celui-ci devient ‘responsive’ et ‘https’ pour ceux qui savent ce
que cela implique.
Mais avoir une belle fréquentation ne
signifie pas que le domaine soit à la hauteur des attentes des clients surtout de
ceux venus des contrées lointaines. Ce sont des clients qui compte tenu de
l’éloignement, ne reviendront pas.
Bien sûr il suffirait de leur demander
leur ressenti avant le départ, mais je redoute un peu de la sincérité des
réponses dans ce cas. D’autant que par le voyage, ils sont fatigués, exaltés, un
peu angoissés et surtout pas prompt à m’apporter des éléments constructifs. Je
préfère les laisser tranquille.
Lire les avis sur le net ? Vous
savez combien j’y suis réfractaire compte tenu qu’il s’agit selon moi d’un support
de règlement de compte plus que d’un recueil d’appréciation destiné à
l’amélioration de l’établissement.
Alors comment savoir si mes chinois de
la nuit dernière, arrivés directement de Roissy CDG ont aimé leur nuit passée
en territoire de France. La présence des arbres, la protection des murs,
l’odeur des pièces ont-ils contribué à les replonger dans l’ambiance qu’ils
s’étaient forgée de ce pays au travers des histoires qui leurs avaient été
comptées.
Souhaitaient-ils rêver un peu plus en rencontrant
un propriétaire vêtu d’une veste en velours côtelé, béret sur la tête, sabot de
bois au pied, ramenant la baguette du petit déjeuner à son bras (accessoirement la clope au bec et la goutte
au nez).
S’attendaient-ils à ce qu’il y ait du personnel
ganté de blanc pour porter les bagages ou d’autre petites mains pour laver et
prendre soin de la voiture en évoquant ainsi le faste de la France coloniale.
Auraient-ils préféré trouver de la
paille sur le sol de la chambre avec des peaux de bêtes étalées par terre et un
gros feu de bois dans la cheminée pour passer la nuit comme à l’époque de
François Premier.
Ayant dépensé autant d’énergie pour
arriver jusqu’ici, le dépaysement
devrait être sans faille. Tout ce qu’ils rencontrent, touchent ou respirent sur
le pays devrait être fait pour sublimer le voyage.
En écrivant ces lignes, je repense à ce
client étranger qui, en repartant un matin d’été me demande : Mais où est
le château ? – pour lui, c’était vraisemblablement raté !
Je vais devoir peut-être orienter, dans
un futur proche, mes activités sur des mises en scènes plutôt que sur des améliorations
de service. Nous verrons bien, c’est à réfléchir.
Pour revenir à notre gros cochon du
départ, celui-ci va devoir courir vite aujourd’hui s’il veut continuer à
fouiller la terre comme il l’a fait dans le domaine dernièrement… Enfin si ce
n’est lui, c’est donc son frère et que m’importe d’ailleurs ! Chose
étrange, la clôture ne laisse apparaître aucune trace de son passage. Alors
a-t-il été hélitreuillé dans la nuit pour accomplir sa mission mortifère de saccage
et retournement de terrain, puis a-t-il été ensuite exfiltré par le même moyen
matériel sachant qu’il lui était parfaitement impossible de ressortir avec la
clôture en place. Je n’ai pas relevé non plus de trace de pas. Il a dû agir
avec des gants ou des moufles aux quatre pattes afin ne pas être identifié
! Il ne faut plus que cela recommence.
Alors en dépit des lois, des conventions,
des institutions, et en guise d'obtenir réparation pour mon terrain que tu as miné, je
te dis coure, coure loin d’ici mon cochon jusqu’à ne plus savoir d’où tu viens,
ou meure sous les balles des chasseurs…
Et dans les deux cas, je te souhaite de
passer une Bonne Année 2019 !
Hervé