domaine de frévent

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vendredi 11 mars 2016

Une page d'histoire...


Je n’écris pas beaucoup en ce moment. La douceur de l’hiver qui passe m’a attiré vers des occupations extérieures. Mon inspiration se concentre sur des exercices pratiques plutôt que sur des envolées littéraires.
Pourtant la vie passe. L’actualité apporte son flot de nouvelles quotidiennes sur lesquelles il me serait intéressant de donner mon point de vue. Mais je me retiens, car il s’agit d’un blog et non d’un défouloir. Au fur et à mesure je note des titres de futurs billets qui, pour beaucoup ne seront jamais écrit, à moins de trouver assez de neutralité pour les traiter avec bienveillance.

Il y a des moments comme cela où mon humeur me le permet. Les idées me viennent, sans agressivité, sans combativité, avec un regard plein de compassion. Elles me remplissent le cerveau si rapidement que je n’ai pas le temps de les taper sur le clavier. Alors elles repartent et me laissent le temps de relire et remettre en forme, puis reviennent souvent moins brutalement que la première fois, mais… le jour se lève, ou la faim se fait sentir. Des choses plus terre à terre me pousse à quitter mon bureau. Il me faudra y revenir plus tard… avec le même état d’esprit.

Le plus petit détail d’information peut déboucher sur une véritable réflexion. Tenez, par exemple, j’ai pu remarquer récemment sur les images du dernier salon de l’agriculture que les vaches n’avaient plus de cornes. On présente aux jeunes parisiens des vaches sans cornes ! Dans un monde où les préoccupations sont l’écologie et le réchauffement climatique, le retour au naturel passerait donc par une modification de l’aspect esthétique de nos animaux domestiques. Et le plus frappant est que personne ne s’en étonne, personne n’en parle ! Pour le tout Paris 2016, une vache c’est une bonne tête de veau avec des gros naseaux, quatre pattes, des grosses mamelles pour sortir du lait, puis le reste on s’en fou ! Ah si ! Elles doivent faire... Meuheueueueuhhh.
Si toutefois, beugler leur est encore possible.

Voilà un sujet sur lequel il serait bon d’écrire un texte. Mais ce n’est pas moi qui le ferais, du moins pas en ce moment. Aujourd’hui j’ai choisis un sujet beaucoup plus léger, peut-être trop d’ailleurs, mais qui n’implique de ma part aucune prise de position. Il s’agit d’évoquer une profession qui était exercée à Frévent il y a deux cents ans. « Voiturier Thiérachien »

                                               

C’est un terme que le correcteur d’orthographe ne peut pas connaître !
Je ne le connaissais pas moi non plus jusqu’au jour où l’ancien instituteur de la chapelle-rablais me fit parvenir un petit mail, me précisant que dans le cadre de ces recherches sur le village, il avait retrouvé la trace d’anciens habitants du hameau de Frévent. Une page de son blog sur l’histoire de notre commune, y est d’ailleurs consacrée ici.

Il m’apprend de ce fait que Frévent était donc un ancien hameau et non une ou des petites fermes comme je le pensais. Il y aurait même eu jusqu’à 20 habitants à une certaine époque dans ce lieu. Certains étaient agriculteurs ou garde-chasse, mais il semblerait que la majorité exerçait ce métier aujourd’hui disparu.
Il me donna l’adresse d’articles où l’on mentionne cette profession rattachée d’ailleurs à la chapelle-rablais et au lieu-dit Frevan, frévent, Froidvent… selon l’écriture de chacun.

Me voilà donc plongé dans la lecture, notamment pour essayer de comprendre en quoi consistait l’activité de mes prédécesseurs. Pour faire simple, c’était des débardeurs de bois, dont l’origine migratoire provenait de la province du thiérache (Picardie). Ils avaient des chariots de grande taille, tirées par des chevaux de trait (à la différence des Galvachers Morvandais qui utilisaient des bœufs) et étaient chargés de sortir les grumes de la forêt puis de les transporter jusqu’au port fluvial voisin.

                                   


Les Thiérachiens furent connus comme des routiers au long cours. On les représente vêtus de longues blouses bleues, au col brodé d'un liseré blanc, et coiffés d'un bonnet de laine. C'étaient de rudes compagnons, menant joyeuse vie, et qui se considéraient comme les rois de la route; ils avaient fini par s'arroger de réels privilèges qui furent plus tard consacrés par des édits royaux.

Ah, mais c’est tout moi ça 

En réalité, ceux qui me connaissent savent bien que non. Il n’y a pas beaucoup de ressemblance entre ceux qui habitaient ici hier et ceux qui y habitent aujourd’hui. Normal, sans descendance filiale et sans activité semblable.

Le seul point que nous lie à ce lieu, est peut-être le gout d’y vivre.
Un attachement à l’endroit, à l’isolement. L’amour de la forêt, des chemins qui la traversent et des arbres qui la composent. Le paysage qu’ils contemplaient d’ici n’a certainement pas changé. Ce qu’ils voyaient est ce que je voie aujourd’hui, mis à part le poteau d’électrification qui alimente le domaine en énergie.
Vivre ici, c’est accepter de vivre avec les saisons. Et selon la période c’est avoir les pieds dans la terre, les pieds dans l’herbe verte ou les pieds dans la poussière, contrairement au citadin qui lui aura tout au long de l’année les pieds sur le bitume. C’est aimer vivre à la campagne en somme !

Et voilà un sujet qui en appel un autre. Mais tous deux rentrent parfaitement dans le cadre que je donne à ce blog et qui est de parler de l’actualité de Frévent et de ces habitants pour en partager le quotidien.

J’oubliais, concernant les thiérachiens, j’ai pu lire que les enfants de cette époque chantaient :

Tirachiens,
Tiraloups,
Tire la queue du loup.

Comme je vous disais…C’est tout moi !

Hervé