domaine de frévent

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samedi 14 mars 2015

La philosophie naturelle...

La terre,

Bien sûr, de la terre, il y en a à Frévent. Mais pas plus qu’ailleurs, enfin si, plus qu’à Paris, Lyon, Bordeaux, Nice, Montpellier… Vous voyez ce que je veux dire. Je suis sûr qu’il y en a déjà qui veulent me rétorquer que dans leurs grandes villes, il y a aussi beaucoup de terre, dans les parcs et jardins. Enfin, ici en tout cas, à part les allées et quelques terrasses, elle est omniprésente. Elle joue un rôle fondamental dans son action pour mon cadre de vie.

      

La terre est un composé d’argile et d’humus. L’équilibre de ces deux éléments forme un complexe permettant de retenir en surface les ions provenant de la solution du sol.
Par les déplacements de ces ions, elle met en réserve les éléments nutritifs des plantes et les libère progressivement pour les petites racines.
Il faut donc bien prendre soin de cet équilibre en contrôlant notamment l’activité des micro-organismes qui s’y développent. (algues-champignons-bactéries)

Bon, en voilà assez pour le cours de sciences. C’était juste pour vous dire que cette matière est vivante et qu’elle ne sert pas juste à soutenir des constructions et dessiner l’horizon. Elle doit être travaillée en surface pour jouer pleinement son rôle d’alimentation pour les végétaux.

Je me suis toujours demandé d’ailleurs, comment les arbres des villes, plantés entre avenues et immeubles, arrivent à trouver leurs nutritions avec des racines qui évoluent dans un environnement totalement recouvert par le bitume. Le seul échange possible entre la terre et l’extérieur se situe en périphérie du tronc. Cela se résume à un diamètre de 3 ou 4 mètres, recouvert souvent par une plaque en fonte ajourée alors que la longueur des racines est proportionnelle à la hauteur de l’arbre. On voit bien à leur apparence qu’ils n’ont pas la vie facile. Non seulement l’air qu’ils respirent est saturé, mais leur nutrition est altérée par un manque certain de l’activité biologique du sol.

Par comparaison, ceux qui trônent à Frévent depuis plus de deux cent ans sont des privilégiés. L’humus y est continuellement renouvelé par la décomposition des feuilles et branches de surface. Les micros organismes sont ici en grand nombre, travaillent et diffusent leur action mécanique, chimique et biologique. La micro faune y est présente par les amibes, les nématodes et les acariens divers. Plus gros, les lombrics, les larves de coléoptère, sont aussi présents. Une taille au-dessus encore, les campagnols, les mulots, les musaraignes, les taupes aèrent et drainent les couches superficielles pour favoriser ainsi l’existence et le rôle des précédents. Tout ce petit monde fragile travaille en silence sous nos pieds.

L’eau,

La terre étanchéifie nos points d’eau par sa couche argileuse imperméable. Mares, étangs, lacs sont indispensables au maintien de la vie animale et végétale. Les poissons s’y développent et constituent à leur tour le repas pour d’autres. Le héron notamment adore venir pécher à l’aube. Il trempe ses pattes dans l’eau. La graisse qui recouvre ces dernières agit comme un appât et les poissons qui s’en approchent se font béqueter en entier. Ils seront digérés ensuite par les sucs digestifs de l’oiseau. Ces rétentions d’eau changent de couleur aux grès du climat. De noirâtre au vert olive selon la texture des algues qui s’y développent.

Ils constituent également des lieux de reproduction pour les batraciens. Ceux-ci y pondent leurs œufs en grappes gélatineuses. En période d’accouplement, le soir venu, ils vous inondent de concerto de crécelles alternés brutalement par des silences. Puis reprise timide par un des musiciens, puis deux puis rapidement trois et quatre et cinq, et tous ensemble, crescendo, animato, appassionato… puis, subito : silence quelques instants… Reprise et rebelotte.

Avec le chant du coucou, ces orchestrations naturelles évoquent chez moi le printemps.

L’air,

Elément d’évolution des animaux à plumes. Des plus petits, qui vous accueillent en chantant tous les matins et virevoltent en trois dimensions à la recherche de nourriture. Au plus gros, qui vous surveille de très haut avec une acuité visuelle lui permettant de cibler ses proies au travers du couvert végétal. Les mésanges, merles, pigeons, corneilles viennent ainsi épurer le nombre de larves, chenilles, coléoptères, araignées, reptiles qu’il faut contenir en proportion raisonnable. Les balbuzards, aigles, milans noirs et pygargues chassent les rongeurs, batraciens, invertébrés et se délectent des cadavres divers laissés au bord de la route.

L’air est aussi l’élément chargé en dioxyde de Carbone qui doit être purifié par les plantes pour en rejeter de l’oxygène si précieux à notre respiration. Ce gaz peut ensuite se déplacer pour arroser copieusement les surfaces bétonnées de la région Parisienne. Ne dit-on pas que les forêts d’Ile de France sont les poumons de Paris ?

Le feu,

Le feu n’a pas sa place à Frévent. Il a été longtemps nécessaire, mais à présent il est montré du doigt par ceux qui ne savent pas faire la part des choses. Et ils sont nombreux hélas, car la cendre est un excellent amendement pour le sol. Mais comme je l’ai déjà évoqué, brûler apparaît comme un acte d’inconscience aujourd’hui.
Alors résignons nous à le voir disparaître sous cette forme.

Car la quintessence du feu brille encore au-dessus de nos têtes. Le soleil nous arrose de sa chaleur et de sa lumière, sans nous caresser de ses flammes destructrices. Ainsi, notre équilibre de vie sur terre est préservé.

La conclusion,

Pour résumer tout ça, si un jour en ville vous vous apercevez que vous suffoquez, que vous manquez d’air et que la vie devient difficile pour vous. Si vous prenez conscience qu’il vous manque quelque chose sans savoir quoi, prenez votre voiture ou le train, faites quelques kilomètres et venez quelques instants vous poser au milieu des arbres. Leur présence est le témoin d’un juste équilibre des éléments naturels et si vous leur demandez gentiment, ceux-ci seront prêt j’en suis sûr à diffuser sur vous les bienfaits nécessaires à votre propre existence.

Hervé

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