domaine de frévent

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mardi 28 avril 2020

Prêt pour le 11 mai !


Allez, un petit texte peut-être ?
Ce n’est pas que je m’ennuie, mais j’éprouve soudain le besoin de parler… Et oui, ça m’arrive encore ! Ceux qui me connaissent savent que je n’ai jamais été un virtuose de la communication et je dois bien avouer qu’avec le temps, je sens cette prouesse m’échapper de plus en plus. Il est bien loin le temps de la « réunionite » qui faisait partie de mon quotidien. Alors pour ne pas devenir un véritable ‘trappeur’ reclus et bougon,  je dois rester en contact...

                       


Ici, tout va bien… Les journées ensoleillées sont arrivées en même temps que le confinement. Tandis que beaucoup d’entre vous ont dû rester enfermés entre quatre murs avec pour seule vue extérieure la même image qu’en plein hiver, nous, nous n’avons pas de mur et un décor qui a évolué de jour en jour. Pas de couleurs tendances cependant car peu de blanc, peu de gris ou de « couleur taupe ». La palette va du bleu vif en haut à toutes les nuances de vert en bas, un peu de marron quand même pour laisser respirer la terre.
Je ne me souviens pas les années précédentes avoir autant apprécié l’arrivée du printemps dans ce lieu sur terre où j’ai décidé de me poser il y a quinze ans. Est-ce dû à l’âge, aux circonstances sanitaires ou est-ce dû à mon activité qui ne se concentre que sur ce que j’aime faire : le travail extérieur ? Peut-être un peu le tout. En effet, puisque vous n’êtes plus autorisé à nous rendre visite, les préparations de cabanes et les réparations dans les chambres d’hôtes font place aux aménagements qui laissent libre cours à mon imagination. Printemps 2020…rêvons un peu !

Ici tout est beau… L’équilibre entre l’activité humaine et celle indispensable à la nature pour ne pas se dégrader est respecté. Grace à  l’impulsion de ma fille Gwladys, le potager du roi (c’est moi !) est en plein effervescence. Sous le regard baveux des lapins et lièvres qui n’y ont plus accès le matin au lever du jour ; laitues, radis, carottes, betteraves développent leur anatomie de façon à venir s’installer prochainement dans nos assiettes. Les tomates s’élèvent le long de leurs tuteurs en s’y accrochant et laisseront bientôt pendre des fruits qui rougiront en nous regardant festoyés sur la terrasse lors des soirées d’été. Les cucurbitacées prennent place en rampant sur le sol où elles déploieront bientôt feuillages et  courges démesurées. Plus loin prunes, cerises et figues attendent encore d’échapper aux saints de glaces pour se découvrir à nous sous des aspects plus colorés.

La forêt comme tous les ans s’est réveillée en déployant un halo vert au plus près du sol. Jour après jour celui-ci s’est élevé progressivement pour finir de colorer la cime des grands chênes dans un vert plus prononcé. La fonction chlorophyllienne  est entrée en action et de multiples larves ont fait leur apparition pour se  nourrir des feuilles, les amenant parfois à défolier la totalité des arbres. Elles vont se développer pour se mettre à disposition des oiseaux qui, à leur tour vont pouvoir nourrir leurs petits. Mais un déséquilibre est arrivé depuis quelques années et nous a contraints à pratiquer un traitement contre les chenilles processionnaires pour en limiter la surpopulation. J’espère que cette action aura des répercutions favorables sur les prochains cycles sinon, nous recommencerons... pour rester maître !
Vous savez combien je suis attaché au démarches environnementales, mais comme pour le covid 19, c’est l’homme qui doit survivre, pas la bête !

Aucun bruit de voiture au loin, ni même celui d’un avion… seulement le cri du coucou qui résonne dans la forêt pour cadencer nos ardeurs. Quand je sors sur ma terrasse le soir pour secouer la nappe ou au petit matin pour prendre la température ressentie, le silence me donne l’impression d’être seul sur terre. Quel bonheur que de connaître les mêmes sensations auditives que ceux qui nous ont précédé en ces lieux, construit la propriété, planté ces arbres, cultivé cette terre… vécu ici !

                           

Plusieurs travaux de terrassement ont été réalisés sur le Nord de la propriété destiné à améliorer l’écoulement des eaux de pluies lors des périodes d’abondance. Avec l’aide de mon ami Michel et de sa pelleteuse, fossés et marre ont été curés et retrouvent leur allure d’autrefois. Des ponceaux ont été aménagés sur les chemins, les grès extraits des excavations ont été replacés pour paysager les abords. La terre qui a bien séché depuis a pu être retravaillée pour être nivelée. Les mousses, ronces et fougères recouvriront progressivement ce sol et seront suivis prochainement par des nappages de feuilles mortes qui lui rendront son apparence de sous-bois naturel. Les arbres tombés par le passage des  engins et par les coups de vent de cet hiver ont été débités et leurs branches brûlées.
                           


Tout est prêt pour vous recevoir à nouveau comme les années précédentes, en cabanes en chambres ou en gîtes. Si le déplacement vous est à nouveau possible, nous pourront vous accueillir à partir du 11 Mai dans cette forêt où vous vous retrouverez seuls avec la nature et la faune sauvage. (Mon côté trappeur !)

Ici, vous pourrez craindre d’être contaminés par une envie folle d’aller vivre en province, dans une  maison avec un petit ou grand jardin, bien loin du ‘métro, boulot, dodo’. (T’arrives à suivre ?)
Contaminés peut-être par une prise de conscience qui vous suggère de ne plus vivre dans des quartiers bruyant les uns à côté des autres, mais d’ évoluer dans un univers naturel et équilibré, là où selon les médias, il n’y a pas d’emploi, pas de médecin, pas d’école, pas de commerce, pas d’internet… mais là où j’ai décidé de vivre et où je me sens bien.


Prenez soin de vous !


Hervé


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