domaine de frévent

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samedi 6 juin 2015

Période d'incubation !




C’est la dernière ligne droite avant le solstice d’été. Si l’on est attentif et surtout observateur on peut, en se promenant dans le parc de Frévent, croiser le regard protecteur de volatiles en attente de futures naissances. Elles couvent !


Paonne, Canne, dinde, oies sans oublier les poules, toutes sont pelotonnées sur leurs œufs pour y diffuser une chaleur constante qui permet le développement de leurs petits. Pour certaines, cela se passe en sous-bois, sur un tapis de feuilles mortes, pour d’autres c’est dans les grandes herbes au bord de l’étang. Les poules elles, préfèrent patienter sur la paille, dans leur poulailler.
Mais il faudrait être bien naïf pour penser que dans un mois le domaine de Frévent puisse devenir une petite nurserie. Plus que pour une gestation, il y a bien des obstacles à franchir afin de voir des nouveaux nés arriver à terme de la programmation.

Pour la dinde, c’est foutu ! Elle a couvé ses quatorze œufs pendant 24 jours, et le 25ème au petit matin, je l’ai retrouvé ‘raide-morte’ au pied du nid. Les œufs étaient froids et les petits à l’intérieur étaient morts aussi. Que s’est-il passé ? Je ne le sais pas. Il n’y avait aucune trace de sang ni de blessures. Cela restera un mystère, Mais il est sûr qu’il n’y aura pas de petits dindonneaux cette année dans le parc. Sachez donc que le dindon si vous le croisez, est devenu veuf !

Pour les deux paonnes, cela semble compliqué pour l’une et fragile pour l’autre. En considérant que le mâle, un peu jeune (deux ans) ait bien fait son travail pour les féconder toutes les deux, on peut espérer obtenir huit poussins. En effet, elles ont pondu quatre œufs chacune. La première dans la volière, où elle ne couvera pas parce que trop dérangée par les autres animaux et la seconde, dans la forêt où elle s’est mise à couver. Cette dernière est bien dissimulée par les ronces et est éloignée de tout passage mais restera à la merci des prédateurs pendant trente jours, notamment de mes chiens de chasse que je m’efforce non sans mal de surveiller. Mais en écrivant ces lignes je me rends compte qu’en fait je ne suis pas sûr que les œufs ne proviennent pas tous de la même femelle. (Elles ne présentent aucun signe distinctif)

Quoi qu’il en soit, j’ai placé les œufs qui étaient dans la volière sous une poule qui s’est mis à couver. J’ai substitué les œufs de la poule aux œufs de la paonne, sans qu’elle s’en aperçoive (les œufs sont pourtant plus gros !). Cela fait déjà cinq jours et pour le moment elle semble s’en être accommodée. J’espère qu’elle ne sera pas trop frustrée lors de l’éclosion …

Pour la canne, c’est mal partie, et par ma faute. Je me suis mis à débroussailler le flanc de digue trop tôt et j’ai dégagé le nid de madame, bien caché dans les grandes herbes. Celle-ci continue à couver, mais elle est à découvert des renards et autre malveillants (rapace, corbeau). J’essaierais bien de mettre en place un camouflage improvisé, mais je doute que cet animal sauvage, il s’agit de colvert, n’en soit pas perturbé. Nous verrons bien…

Parmi les nids dont j’ai connaissance aujourd’hui, il y en a aussi deux placés sous le toit de la terrasse de la cabane ‘la Pertuisane’. Il s’agit d’une famille ‘Roitelet’ et d’une famille ‘Merle’ qui, vous l’imaginez bien, sont fortement dérangés par la présence humaine. En espérant qu’un client n’est pas la curiosité d’aller compter les œufs…

Je me souviens qu’une année, des enfants de touristes étrangers avaient récupéré les dix œufs d’une oie dont le nid était dissimulé sous les thuyas au bord de l’étang. Ils les avaient emmenés dans leur chambre en gîte pour s’amuser un peu. Je m’étais aperçu de cette exaction et je leur avais demandé (in english) où étaient passés les œufs. Une heure après, tout avait été replacé dans le nid mais cela avait fort déplu à madame oie qui avait ensuite délaissé sa couvée.

Bon, je vous tiendrais informé de l’issu de ces processus reproductifs vers la fin du mois de Juin, mais je ne serais pas surpris que sur le nombre d’œufs pondus, que je viens d’évoquer, il n’y ait aucun petit cette année. C’est un parcours semé d’embuche qui attend les animaux à plume chaque année dans cette période d’incubation. Et si des petits apparaissent, d’autres épreuves seront à affronter, surtout dans les tous premiers jours. Mais chaque année en ce mois de juin, on garde le bon espoir de voir trottiner quelques poussins derrière leurs parents sur fond de pelouse bien tondue.

Hervé

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