domaine de frévent

domaine de frévent

mercredi 27 décembre 2017

Recette de luminaire au vieux bois !



A l’occasion des fêtes, tout mon petit monde s’affaire en cuisine. C’est la bousculade en ce lieu et quand je sens l’ambiance atteindre la surchauffe, c’est qu’il est temps pour moi de m’enfermer dans mon atelier. Je retrouve là des ustensiles accrochés au mur, des robots électriques, des tables de préparation, tout le nécessaire pour apporter ma touche personnelle à ces soirées d’hiver.
Cette année, j’ai décidé de concocter des éclairages d’ambiance avec une recette (je ne dirais pas de ma grand-mère) qui est : luminaire au vieux bois.
Les ingrédients se prélèvent facilement dans les ressources naturelles du parc et se récupèrent sur des vieux achats « made in china » qui bien sûr ne fonctionnent déjà plus, sont cassés ou démodés.

Temps de préparation : 2 heures
Temps de cuisson : néant

Traverser la forêt avec une tronçonneuse au bout des bras qu'il vous faudra soulager l'un après l'autre pour supporter le poids. Arrivé sur les lieux du prélèvement, lancez le démarreur de la machine infernale pour découper les ingrédients façonnés par une nature ténébreuse. Un bout de branche tourmentée et écorcée, un morceau de tronc à l’agonie, une racine ayant fait surface par le déchaînement des intempéries. La matière prélevée doit être sèche, dépourvue de vie et présenter une physionomie cadavérique.


De retour à l’atelier, se saisir de la forme complexe en la tenant du bout des doigts, la caresser, la tourner et l’imaginer dans sa configuration finale. De la contemplation naîtra du plaisir à tous ceux qui la regarde. De son affectation naîtra une luminosité accrue et feutrée à tous ceux qui l’utilise.

Après réflexion et quand un plan d’usinage se profile enfin, commencer le nettoyage épidermique de la bête en décomposition. 


Métacarpes et doigts en action pour un grattage et un brossage grossier destinés à supprimer toute pourriture, mousses, lichens et dépôts terreux qui la recouvrent.
Finir par un brossage fin avec pinceau sec et brosse à dents pour dévider les crevasses et plais entrantes.
L’aspect final doit rester mat, c’est tendance même si à terme cela accroche la poussière... 


Les coupes doivent être bien orientées avec des états de surfaces rigoureusement planes. Il faut les faire avec une scie circulaire ou une scie à ruban et terminer si besoin par un ponçage au disque abrasif.
Les phalanges craignent l’exécution de cette phase délicate où elles sont très exposées aux dents de la scie qui les frôlent et peuvent les happer à la moindre maladresse. Elles s’en retrouveraient déchiquetées et dans l’impossibilité de continuer le travail envisagé.
Croyez en mon expérience et celle de mon index droit qui a goûté aux lames d’une vilaine raboteuse. Faites comme ils disent à la télé… Soyez VI-GI-LANT !

Pour faire passer le fil électrique jusqu’à la douille, percer la potence de part en part avec un diamètre assez large (supérieur à 12 mm)
Cette galerie intérieure peut se faire avec une mèche à bois plate montée sur rallonge. Selon la forme de la pièce, la longueur des perçages peuvent aller au-delà de 20 cm.
Munissez-vous d’une perceuse et commencez le trou d’un côté en vous enfonçant dans la chair ferme, puis reprenez de l’autre côté avec une orientation telle que les deux perçages se rejoignent à l’intérieur. Un tracé à la craie sur l’extérieur de la pièce pourra être utile pour vous guider. 


Pour préparer le support du luminaire, découper une belle tranche de bois (chêne ou acacia) bien persillée et d’environ trois centimètres d’épaisseur. L’écorcer soigneusement, puis la poncer avec des disques au grain de plus en plus fins jusqu’à obtenir une belle apparence.


Percer le support par un trou traversant correspondant au départ de la galerie de la potence quand elle sera fixée dessus. Le diamètre de ce trou doit être assez gros (environ 25 mm) pour y incorporer le domino de câblage électrique.
Penser à entailler à l’arrière de cette belle galette pour y placer un petit crochet d’attache au mur. 


Le support est maintenant prêt à recevoir sa potence qui doit venir se fixer dessus par deux longues vis. Faire des avant trous pour guider les vis et repérer soigneusement l’orientation de l’ensemble.
Un collage est recommandé dans cet assemblage, mais n’est pas obligatoire.


Pouces et index, aidés des majeurs et annulaires viennent visser délicatement l’embase de la douille sur le haut de la potence. (Matériel récupéré ou acheté en grande surface de brico.)
Les auriculaires accompagnent les mouvements en apportant l’équilibre et la précision à leur confrère.
Tous ensemble, ils procèdent au câblage finale pour conduire l’électricité jusqu’ à l’ampoule. 


L’abat-jour le plus sobre sera du meilleur effet sur cette structure naturelle.


Voilà, le plat se mange froid bien que destiné à réchauffer les ambiances intérieures avec une lumière feutrée.

Après ce petit billet plutôt technique, il ne me reste plus qu’à retourner voir en cuisine (la vraie) si l’agitation s’est apaisée. Je dois y préparer le foie gras que j'ai pu acheter cette année à Nogaro lors d’une courte excursion dans le Gers. Mais ça, c’est une autre histoire.

Passez de bonnes fêtes !


Hervé




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire